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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 19:36

Château-Chinon, 18 avril 2011 - Le douglas est devenu au fil des décennies un familier des paysages du Morvan. Planté massivement au cours de la seconde partie du XXe Siècle sur les hauteurs du Morvan et de façon générale sur l’ensemble de la Bourgogne, l’essence arrive aujourd’hui à maturité. Sa récolte selon tous les scénarios envisagés devait connaître une croissance exponentielle pour atteindre des pics annuels de l’ordre de 1,2 million de m3 à l’échelle de la région bourguignonne au cours des dix prochaines années.


douglas régénération

Google Earth : Téléchargez le fichier kmz pour voir

le lieu de cette photo (crédit : Didier Verlynde)


L’arbre connu sous le nom scientifique de Pseudotsuga menziesii constitue une essence forestière à part, ni vraiment sapin, ni vraiment pin, il se rapproche de la famille des Thuyas. Son introduction en Europe est l’œuvre du botaniste David Douglas. C’est seulement en 1827 qu’apparaissent les premiers  douglas au départ au Royaume Uni où l’essence est choisie comme  arbre ornemental dans les jardins et parcs.

 

Sa croissance rapide, la rectitude de son tronc pouvant atteindre 40 à 50 mètres (voir la vidéo : " Les colosses du Morvan "), ses qualités techniques reconnues  en font une essence recherchée pour la construction. Le douglas envahi les espaces ruraux de l’aire géographique du Massif Central grâce au Fond Forestier National qui jusqu’à sa disparition en 1997 aide les propriétaires forestiers à enrésiner des pans entiers du territoire. 

 

Le Morvan, caractérisé par son climat de type océanique, ses sols frais  bien drainés, ses hauteurs comprises entre 400 et 900 m séduit cet arbre qui  tire ses origines des contrées de l’Ouest  du continent nord américain. 

 

Le douglas a peut-être retrouvé dans le Morvan les conditions  vécues par ses ancêtres au XIXe siècle dans  l’Etat de Washington ou de Colombie Britannique. Le douglas se plaît si bien dans le Morvan qu’il est l’un des seuls résineux à se régénérer naturellement. N’est-ce pas là la preuve d’une intégration réussie ?

 

Cette tendance à se régénérer naturellement ne doit surtout pas freiner les propriétaires dans leurs campagnes de reboisement. Bien au contraire les facilités d’intégration de l’essence dans le tissu local doivent constituer un encouragement au reboisement pour les propriétaires surtout à une époque où les bois arrivés à maturité intéressent de nombreux acteurs de la transformation.

Pascal Jacob & Didier Verlynde
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publié par Pascal JACOB - dans Articles de Didier Verlynde
27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 09:53

Paris, 27 septembre 2010 - Nombreux sont aujourd’hui les signes d’alertes qui nous interpellent sur les dangers d’une exploitation excessive de la forêt. Nous avons tous en mémoire les multiples  images diffusées sur les médias (les dernières en date diffusées sur TF1 samedi 24 septembre) soulignant les dangers d’une déforestation continue préjudiciable à l’équilibre de notre planète. Qu'en est-il exactement ?

 

Fotolia 10017097 M 

© James Thew - Fotolia.com

 

La forêt française a doublé sa surface au cours des 150 dernière années

 

La situation de la forêt est très différente d’un point à l’autre du globe. Si la forêt subtropicale subit les pires outrages, souvent au profit de la pratique d’une agriculture intensive, en revanche la forêt des zones tempérées apparaît comme un espace en fort développement. Telle est l’image qui se dessine à l’observation de la forêt française. Notre espace forestier n’a cessé de progresser au cours des 160 dernières années. Si la forêt ne couvrait en 1850 que 9 millions d’hectares, elle recouvre aujourd’hui quelques 16 millions d’hectares (30% de la superficie de la France). La progression a particulièrement été spectaculaire dans la seconde moitié du XXe Siècle au cours de laquelle les surfaces boisées se sont accrues de plus de 50% passant de 11 millions en 1950 à 17 millions d’hectares en 2004 (sources Agreste). Cette évolution a été particulièrement mise en valeur dans la revue N° 178 d’Agreste Primeur publiée en mai 2006.  Ses auteurs parlent d’une « forêt en mouvement » et n’hésitent pas à écrire « Loin d’être un ensemble figé, la forêt française s’étend par colonisation naturelle ou plantations … ». 

 

La forte progression de la forêt a été proportionnelle aux vagues d’exode enregistrées dans la plupart des territoires ruraux depuis 1950 à l’image du grand Massif Central qui concentre aujourd’hui les plus gros volumes de bois disponibles. Comme il est indiqué dans la revue Agreste Primeur n° 178 « Cet accroissement fait suite aux nombreuses plantations, essentiellement résineuses, effectuées depuis la libération ».

 

C’est dans la seconde partie du XXe Siècle que se développe également le volume des récoltes de bois qui permet à la France de livrer chaque année, selon les estimations du Ministère de l’Agriculture, quelques 60 millions de m3 de bois toutes essences et catégories confondues. Le développement des forêts au profit des conifères « contribue aussi à la réduction du déficit chronique des échanges extérieurs de sciages » dans un marché international qui privilégie les essences résineuses au détriment des feuillus dont les débouchés ne cessent de se réduire.


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Repeuplement de résineux dans le Morvan - Photo Pascal JACOB


L’augmentation de la récolte de bois ne profite pas pour autant au développement des activités de sciages dans un pays mal préparé aux attentes du marché. La France se voit contrainte  chaque année d’importer près de 4 millions de m 3 de sciages résineux. (Cf. l’article publié le 25 août 2010 : Forêt et bois, le paradoxe français : La production de sciage régresse de 10% alors que les importations augmentent de 20% ...)

 

Cette situation plaide en faveur de l’implantation sur le territoire national de véritables complexes bois en capacité de répondre aux besoins et attentes d’un marché demandeur de sciages. Cela demande également de récolter davantage ou de réorienter sur le territoire national une partie des volumes bois ronds exportés sans transformation (cf. article paru le 12 septembre 2010 : : " Mais où filent donc nos résineux ? "

 

N’y –t-il pas danger de voir se réduire les surfaces forestières ?

 

Selon les mêmes auteurs de la revue Agreste Primeur n° 178 «  L’augmentation de la récolte de bois ne met pas pour autant en danger les productions futures » et d’ajouter qu’au rythme des prélèvements de bois par an « … le stock actuel de bois sur pied doublerait en un siècle ». Comment, alors, considérer les propos souvent repris depuis quelques mois dans certains médias selon lesquelles la France manquerait de 4 à 5 millions de m3 de résineux par an ?

 

Bien au contraire, à la lecture des propos tenus par les auteurs de la revue Agreste ne serait-il pas opportun de renforcer et développer les activités de transformation ?  Deux raisons majeures invitent à suivre cette voie. Dans un contexte économique où l’industrie du bois représente le second pôle déficitaire de la balance commerciale française (7 milliards d'Euros), il convient naturellement d’agir pour en réduire le déficit. Le développement de la  Forêt et de l’utilisation du bois contribuent à la lutte contre les changements climatiques. « La forêt française stocke l’équivalent de 138 millions de tonnes de CO2 par an dans sa biomasse aérienne ». Les forêts françaises par ailleurs absorberaient annuellement 7 % des gaz à effet de serre émis en France.

Nos forêts, sans doute les mieux gérées de l’Union Européenne,  préservent donc bel et bien leur avenir et, de fait, répondent parfaitement à la définition du développement durable telle que élaborée par l’ex-Premier Ministre norvégien, Madame Gro Harlem Bruntdland : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

 

Didier VERLYNDE

 

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Photo Didier Verlynde (forêt du Morvan)

 

 Satellite image of France in August 2002

image satellite de la forêt française (Photo : NASA)

 

Nota : En France métropolitaine, les forêts occupent actuellement près de 29 % du territoire. Elles sont pour trois-quarts de statut privé. Elles sont d’une grande diversité tant du point de vue de leur structure que de leur composition spécifique.


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publié par Didier Verlynde - dans Articles de Didier Verlynde
25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 17:19

Paris, le 25 août 2010 - Bien que la forêt française soit l'une des toutes premières d'Europe en volume sur pied, on observe, dans notre pays, une très forte chute de la production de sciage de bois entre 2006 et 2009 (-10,5% toutes essences confondues) alors que les importations ne se sont jamais si bien portées ... Elles ont augmenté, sur cette même période, de +20,2% ... Un paradoxe qui profite particulièrement aux scieurs situés dans les pays limitrophes à la France, ces derniers surfant sur la vague du développement du bois dans notre pays ...

 

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La crise affecte toute la filière bois européenne

 

L’ensemble de la filière bois européenne a particulièrement souffert au cours des deux dernières années à la suite des effets provoqués par la crise économique majeure que rencontre la planète.

 

La production des scieries européennes a chuté considérablement au cours des deux précédentes années, même si  2010 semble marquer un renouveau. La France, qui fin 2006 retrouvait un niveau de production proche des 10 millions de m3, semblable à celui observé en 1998, année de pleine croissance, plonge à nouveau en dessous des 8 millions de m3 de sciages produits soit un recul de plus de 10,43% (- 1 042 193 m3 entre 2006 et 2009).

 

Notre pays n’a pas connu pareille situation depuis le début des années quatre vingt  enregistrant alors son niveau de production le plus bas avec seulement 9 005 000 m3 de bois sciés en 1983.

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Cette diminution récente de la production s’enregistre à tous les niveaux de la filière quelque soit la taille ou la spécificité des scieries. Le recul est cependant beaucoup plus vertigineux concernant la filière feuillue dont la production chute de plus de 35,65% entre 2006 et 2009, comparée à la filière des sciages de conifères qui ne régresse seulement que de 4,34%.

 

La consommation de résineux a toujours été plus soutenue. Les politiques publiques menées en ce début de XXIe siècle en faveur du développement de l’utilisation du bois dans la construction, ont facilité son expansion. Les professionnels, charpentiers, constructeurs, menuisiers… se sont vus contraints à importer toujours plus de bois sciés depuis l’Europe pour faire face aux manques d’un pays mal préparé à la valorisation de son potentiel forestier, l’héritage de l’après guerre (les importations de bois sciés progressent de plus de 60% de 1999 à 2009).

 

Le recul de production des scieries françaises entre 2006 et 2009 traduit-il pour autant une régression significative de la consommation de bois dans notre pays ?

 

L’analyse détaillée des données statistiques disponibles (aux Nations Unies) tendrait à prouver le contraire. La consommation de bois en France, loin de stagner, continuerait à progresser de 2006 à 2009. La mesure des entrées et sorties de bois sciés démontrerait une progression de 2,24%, les sciages conifères enregistreraient même une augmentation de 5,70%. Seuls les sciages non conifères feraient les frais de la crise avec un recul d’un peu plus 15% entre 2006 et 2009.

 

La courbe des importations de bois sciés n’a, en fait, pas suivi celle de la production des sciages en nette recul. La France entre 2006 et 2009 a augmenté la part des bois sciés provenant de l’étranger d’environ 20% (+ 807 670 m3) tandis  qu’au cours de la même période ses exportations régressait d’un tiers (-32,89%).

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Notre pays durant cette période n’a pourtant pas diminué sa récolte de bois. Le volume des bois récoltés - pour se limiter à la seule catégorie des grumes conifères de sciages et placage - a progressé de plus de 1 million de m3 ( 1 138 195 m 3 soit 8,48%).

 

Une baisse générale de la production des sciages, conjuguée à une augmentation de la récolte des bois ronds, conduisent inéluctablement  vers un accroissement du volume des importations de bois sciés depuis l’Europe. C’est le constat qui impose à la lecture des données statistiques officielles publiées.

 

D'une certaine manière, la bonne tenue des importations françaises  de bois au cours des trois dernières années,  a contribué à maintenir le niveau d’activité de l’Allemagne, le premier fournisseur de la France en sciages de conifères . Notre voisin d’outre Rhin, malgré un effondrement de son activité, continue à envoyer à la France des volumes de bois significatifs (1,4 million de m3 en 2007, l’équivalent de 4 à 5 unités de sciages de dimension européenne).

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Si les importations de sciages en provenance de l’Europe du Nord trouvent leur légitimité du fait de bois aux caractéristiques techniques recherchées liées à leur aire géographique de croissance, les similitudes climatiques observées entre l’Allemagne et la France laissent à penser que les importations de bois résineux  en provenance de ce pays pourraient être réduites.

 

Conjurer le paradoxe : La France et ses autorités doivent favoriser l'émergence de pôles industriels de sciage

 

Si la France à la sortie de la crise économique,  veut relever le défi que lui lance sa filière bois, il convient que notre pays se dote de puissants outils de transformation pensés à l’image des grands complexes bois européens. Cette dimension prend la forme de pôles bois intégrés mélangeant production de sciages et d’énergie, capables de répondre aux besoins et aux attentes des  filières avales de transformation.

 

De tels projets se dessinent sur le territoire national au sein de l’espace rural à l’image de ceux gravitant autour du Grand Massif Central incluant le Morvan dont l’actualité récente, liée aux perspectives de valorisation du douglas, a souligné l’attractivité.

 

Ils donnent à la France la possibilité d’impulser une politique d’aménagement du territoire fondée sur la redynamisation de pans entiers de l’espace rural sur un axe qui se développerait de Nancy à Bordeaux et que l’on pourrait définir comme la « diagonale des scieries » puisqu'elle concentre l'essentiel des ressources forestières à venir.

 

De tels complexes permettent également à la France d’envisager un redressement de sa balance commerciale, par une réduction significative de ses importations de bois sciés du fait d'une meilleure valorisation de sa récolte de bois rond.

 

 

 

Sources : FAOSTAT | © OAA Division de la Statistique 2010 | 19 août 2010

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